Un problème d’exposition!

Samedi 7 décembre: 6ème jour de grand beau temps!

Les mines sont réjouies… mais il ne faudrait pas qu’elles tournent à l’écarlate! Car par ici bonjour les UV et chaque jour, malgré les couches de crèmes, c »est vraiment très exposé!

La descente le long de la Péninsule se poursuit lentement. Nous voilà par 64°25′ sud et Brice le skipper profite de cette semaine incroyable de beau temps et de calme pour longer la côte dans une zone où la glace est omniprésente et donc difficile d’accès lorsqu’il y a du vent. C’est pour Podorange l’occasion de faire du repérage, de tracer sa route en terre inconnue. Souvent le zodiac passe devant pour sonder les passages. Mais ce samedi matin a toutefois été décrété jour de repos après les 4 sommets déjà effectués. Reste que là, juste devant, il y a une zone de débarquement et « un petit sommet » comme dit René. Alors pour René, Cyril et Marc c’est l’occasion d’une petite sortie de « décrassage ». Mais une fois de plus on est trompé par l’échelle… et la petite sortie va en fait être le plus longue de la semaine.

C’est d’abord un long revers, presque à plat qui donne l’envie de nommer ce sommet le « dahu ». Puis il faut longer toute la face est de cette montagne, bardée de corniches et de séracs en équilibre précaire. C’est vraiment exposé et l’on file à vive allure dans ce qui pourrait faire penser au « Plateau du couloir » au Grand Combin. A peine sortis du passage et arrivés au dernier col qu’on s’aperçoit que la pente sommitale est en neige déjà bien pourrie. Vite vite encore… avant q’il ne soit trop tard… mais on est pas encore au bout de nos peines. Un premier faux sommet laisse la place à une autre bosse, puis à une troisième… ça n’en finit plus jusqu’à ce que manifestement nous y sommes … tout en haut… à 1110 mètres d’altitude. On reste prudemment à bonne distance du bord, imaginant les corniches qui doivent être juste devant nos pieds. A trois ça fait 190 ans au sommet! Les vieux se portent bien! Le temps de nommer le sommet la « Pointe Désirée » et on file dans la descente avant que cela ne deviennent trop mauvais. On repasse bien au large sous une première barre de séracs qui s’écroule 5 minutes après notre passage…! (les blocs allant pratiquement jusqu’à notre trace!). Pas un coin à traîner pour le moins… et ce n’est qu’arrivés presque tout en bas qu’on s’offre enfin le temps d’une pause pic-nic. Bref une belle « petite » sortie mais un sommet qu’on ne recommandera pas… là aussi c’est vraiment trop exposé.