Jimmy l’altruiste

(Par Sylvie)

Impossible de rater Al Faro, en entrant dans Pearl Bay ( île de Busuanga). Il se dresse tout en haut de la colline, au milieu de la verdure. Mais c’est un drôle de phare qui ressemble à un champignon blanc et n’émet pas de signaux à l’intention des navigateurs.

A vrai dire, il a émergé de l’imagination débordante de Jimmy qui l’a conçu et réalisé en 17 mois, pour en faire l’hôtel le plus sympa de la baie. Jimmy n’est pourtant ni architecte, ni hôtelier de profession. Il a quitté sa Suisse natale (canton de St-Gall), il y a une trentaine d’années pour vendre des machines-outils helvétiques en Asie. Rapidement, il s’est mis à son compte à Hong Kong où il a rencontré Nenita, une jeune philippine qui est devenue sa femme. Dans la perspective d’une retraite bien méritée, ils s’installent sur l’île de Boracay où, en fait de retraite,  inaugurent un premier petit hôtel. Mais Boracay devient trop touristique au goût de Jimmy. Alors, ils vont voir ailleurs, sur l’île de Busuanga où, sur son piton rocheux accessible que par bateau, Al Faro est inauguré il y a quatre ans.

Du débarcadère jusqu’ au hall de l’hôtel, ça grimpe dur, très dur ! On imagine l’entreprise folle qu’a représenté  la construction de cet hôtel-phare et des douze bungalows qui l’entourent. Il a fallu monter tous les matériaux à dos d’hommes, et construire vite, entre deux typhons. Puis, il a fallu installer l’électricité et faire venir des conduites d’eau. Avec juste raison, Jimmy n’est pas peu fier lorsqu’il nous raconte, en français, l’épopée d’Al Faro qu’il a voulu tout en rondeurs, sans aucun angle droit.  Avec une petite piscine en terrasse qui embrasse la haute mer et un bar -salle à manger, d’où l’on peut assister, sans se lasser, au spectacle rougeoyant des couchers de soleil philippins.

Jimmy y accueille ses clients avec simplicité et bonhomie, pieds nus, ses lunettes de soleil savamment  fixés sur le front. Ce qui lui donne l’air d’avoir quatre yeux. Est-ce pour continuer à voir toujours plus loin, en scrutant l’humanité ?

Son nouveau projet est bien plus ambitieux que n’importe quelle construction. Il se résume en un mot – presque un gros mot de nos jours – : l’altruisme. « C’est notre seule issue  et la seule alternative possible pour l’avenir», estime Jimmy. C’est pourquoi il a décidé, de planter des graines d’altruisme dans la tête des gens, via internet. Et quand il décide, on peut compter sur une réalisation. Un ami philosophe l’aide à concevoir ce projet d’avenir. Mais Jimmy n’attend pas qu’il voie le jour pour mettre son credo a exécution. Chaque jour il va à l’église de Concepcion. Celle dont il dirige gracieusement les travaux de construction, pour et avec les habitants du village. Il aime les Philippins, Jimmy, et il aime travailler parmi eux.  Depuis le temps qu’il vit en Asie, il ne se sent plus très Suisse. Même si, « avec l’âge », il a tendance à prolonger ses séjours helvétiques, lorsqu’à la saison des pluies, El Faro ferme ses portes. Ah oui, à propos quel âge a-t-il Jimmy ?  «  77 ans…plus ou moins 10% ».  L’âge d’être créatif, altruiste et, pourquoi pas, visionnaire.

Si l’envie vous prend:

Un clic ici sur le site d’Al Faro dans la baie de Pearl Bay sur Busuanga

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