Keku strait : un rock endiablé !

« Rocky Pass conquered! I accomplish my number one Alaskan navigation challenge!”

A lire le témoignage de Dave Parker cité dans l’excellent « Southeast Alaska cruising guide » de Don Douglass, on se dit que vouloir passer par le Keku strait, franchir le « Rocky Pass » et ne pas manquer le virage du « Devils Elbow » (le coude du diable), ça tient un peu de la prise de risque inutile. D’autant que l’auteur du guide, Don Douglass n’est pas avare en avertissements et conseils. « Le transit n’est pas a piece of cake, vous devez prévoir un guetteur à l’étrave, être prêt à jeter l’ancre en tout temps».

Et d’ajouter « J’ai même pu parler avec les skippers de 2 bateaux de près de 50 pieds (15 m) qui ont réussi le passage après avoir reconnu en dinghy les deux endroits les plus délicats, à savoir ceux du « Summit » et du « Devils Elbow » Bref, le challenge suprême !

Mais le passage est tentant, il offre un magnifique itinéraire, hors des sentiers battus, pour relier Sitka à Wrangell.

Et puis, les « Amerloques » et leurs « warnings » on commence à les connaître ! Donc pas de raison de s’en priver, à condition de bien calculer les heures de passage pour arriver au milieu du détroit à marée haute. Car à marée basse tout est à sec… ou presque.

Il faut tout de même ouvrir l’œil… et le bon!

Sitôt dit, sitôt fait. Et on a bien fait !

Le paysage est magnifique, la solitude totale et sous un soleil incroyablement généreux, la « Rocky adventure » s’est transformée en douce promenade.

Des courants faibles (la lune est à son premier quartier) un balisage impeccable, nous ont offert une délicieuse glissade champêtre jusqu’au « Summit » où nous avions décidé de passez la nuit.

Mais le lendemain matin… surprise… un intense brouillard plonge le chenal dans une ouate presque impénétrable.

Vers 9 heures cela semble un peu se lever, c’est le dernier moment pour profiter de la marée.

Merci au GPS et à la cartographie électronique fort précise qui nous permettent de lever l’ancre et de pointer l’étrave vers le fameux « coude du diable ». La glissade se fait lente, l’œil aux aguets pour repérer les balises qui surgissent de nulle part à la dernière minute.

On avance tout doux… tout doux… tout doucement…

Mais là encore, rien n’est insurmontable et deux heures plus tard nous sortons de la brume et du chenal en même temps. Nous avons aussi réussi notre challenge…

Mais nous ne dirons pas que ce fut notre « number one » !

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