Le calamar: l’or blanc des Malouines

Ils nous avaient déjà frappés dans le détroit de Magellan, ces étranges navires entourés de grillage. (voir l’article « Magellan, l’armada chinoise »).  Nous les avions pris pour des navires chinois et les avions soupçonnés d’aller dans l’Atlantique Sud pour y pratiquer une pêche peu durable. Mais en arrivant aux Malouines, force était de constater que nous avions tout faux !

Devant Port Stanley, ils étaient là, 3 à 4 se succédant chaque jour au mouillage. En découvrant leur port d’attache, Kaohsiung, nous avions découvert que nos navires fantômes étaient en fait taïwanais.

Des « Jiggers », pratiquant donc la pêche aux calamars. Une pêche se pratiquant de nuit, au moyen de forts projecteurs éclairant l’océan pour attirer les bestioles qui se prennent ainsi dans les lignes munies de broches que les pêcheurs montent et descendent en permanence.

Une pêche qui est devenue l’or blanc des Malouines : 160’000 tonnes sorties des eaux de l’Atlantique sud chaque année par ces navires venus acheter leur licence à Stanley.

Les calamars dont la durée de vie n’est que d’une année suivent un cycle immuable. Les larves lâchées dans l’océan se regroupent au gré du courant au large du Rio de la Plata. Puis les jeunes se développent le long des côtes argentines dans une rapide migration qui les amènent au large des Malouines vers la fin de l’année. Dès le 15 février après l’éclosion des larves, la pêche est ouverte et alors que le naissain remonte vers l’Uruguay, c’est la ruée sur les skids.

Une pêche strictement contrôlée par les autorités malouines qui rapporte gros.

Même si certains parlent plutôt de razzia et de contrôles insuffisant de la part des autorités britanniques dans la zone des Malouines.. Toujours est-il que, ajoutées  aux 140’000 tonnes de poissons ramassés par les chalutiers ou les « liners » (pêche à la longue ligne de fond) la pêche aux calamars est devenue la première activité économique des Malouines, devant l’élevage et le tourisme. Plus de 200 millions de livres de PIB et 40 millions de droits de pêche.

De l’argent réinvestit dans le développement des îles où les conditions de vie des fermiers se sont grandement  améliorées grâce notamment aux 900 km de routes construites depuis la fin de la guerre de 82 et le début de l’industrialisation de la pêche.

Comme le dit le directeur de la « Falkland Islands Fishing Companies Association », désormais l’or blanc des Malouines n’est plus le mouton… mais le calamar !

Barque de pêche à l’ancienne!

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