Sur la carte l’abri paraissait excellent et à l’arrivée, à la vue des gigantesques jetées du port de China, on s’est dit qu’on allait laisser passer tranquillement le front froid et ses 40 nœuds de vent annoncés pour le lendemain.
Bienvenue en effet au pays du tétrapode et des digues géantes. A défaut de disposer de criques ou de fjords, les Japonais ont créé partout, mais vraiment partout, des ports artificiels. Et dans cette région balayée régulièrement par les typhons, il faut ce qu’il faut ! Le béton a donc coulé à flots.
Des vrais travaux d’hercule : chaque port est protégé par des jetées d’une hauteur impressionnante.
Et même sur les récifs de corail, largement submergés lors des tempêtes des digues ont été construites. Des travaux qui semblent souvent démesurés au vu du peu de bateaux et du peu d’activité qui s’y abritent.
Mais voilà, le béton ne fait pas tout et très vite, dimanche, au début du coup de vent la houle s’est mise à entrer dans le port de China. Comme une grande respiration de 50 à 80 cm, mais qui balade Chamade le long du quai avec une force énorme, au risque de tout casser.
On sort d’urgence le matériel d’appoint : 2 ancres et 250 mètres d’aussières diverses sont déployées, une heure après, tout est sous contrôle même si l’on veille une bonne partie de la nuit durant la période la plus ventée.
Mardi le calme est revenu, mais la météo n’annonce guère de fenêtre favorable avant plusieurs jours. On prend le bus pour Wadomari à 10 km plus au nord. Là le port est parfaitement protégé, mais très occupé par les bateaux de pêche.
Sylvie sort son plus beau japonais (et son traducteur en ligne) pour négocier avec les pêcheurs. Pas de problème, vendredi et samedi il y aura une petite place pour Chamade.
Si le temps le permet, on fera donc un petit saut de puce.
