Pas si manches les manchots

Allez ! Tout le monde débarque pour une visite aux manchots papous.

Ca pue bien et pour cause : la colonie compte (même si je ne les ai pas comptés) des dizaines de milliers de membres qui déjectent, à qui mieux mieux des jets de fiente rouge. Les clans sont installés à tous les étages de l’île qu’ils squattent, du haut de la colline terreuse, jusqu’au bord neigeux de la mer. Tiens, mais qui c’est celui là ? T’es pas Papou toi, avec ton bec tout noir et ton œil cerclé de blanc….

L’intrus est un manchot Adelie, solitaire au milieu de la foule des Papous, visiblement indifférents à la différence. Tant mieux. Les manchots ne sont pas xénophobes et puis ils sont pour l’égalité des sexes. Si bien qu’on ne sait jamais si c’est Monsieur ou Madame qui couve la future progéniture, ni qui des deux apporte les pierres pour construire le nid.

C’est ça le partage des tâches. Et ils ont fort à faire les manchots, pour préserver leurs petits. Le labbe est là qui guette le moindre déplacement des parents pour aller se gober un œuf, ou comme le chionis (un horrible mini charognard albinos à la tête de poule), becqueter du bébé manchot. Mais comment se défendre, autrement que par des cris de désapprobation qui ressemblent à celui que fait le jouet de caoutchouc de mon chien. Bon d’accord, les manchots sont un peu manches quand ils se déplacent sur la terre en dandinant et en agitant leurs nageoires pour faire balancier. Parce que les manchots, contrairement à certains pingouins nordiques, ne peuvent pas voler. En revanche, ils nagent comme des torpilles sous l’eau, en bondissant parfois à la surface, comme des saumons qui remontent les rivières. Et si on les voit, hésiter et se faire des politesses avant de plonger, c’est qu’ils savent combien ils sont vulnérables à l’instant de la baignade. C’est ce moment là qu’attend le léopard de mer (un gros phoque avec des dents de requins) pour les choper. Mais une fois dans l’eau, ils peuvent lui faire la nique à ce gros tas de graisse qui ne touche plus le ballon.

1 Commentaire

  1. Jeanda Répondre

    Ciao à Vous, Tant mieux pour vous, il eût été décevant de faire un si long trajet pour subir tempêtes ou autres menaces météorologiques. Merci pour les passionnants récits, bravo pour les réussites « alpines ».
    Sachez tout de même que vous n’êtes pas les seuls à bénéficier d’une météo favorable! Bon, nous n’avons pas les manchots, nous nous contentons des « bras cassés »…
    bonne suite jeanda

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