Passer par la fenêtre

Geographic Harbor : 58°06N 154°33W Et voilà que depuis quelques jours nous avons un peu l’impression d’être des vaches qui regardent passer le train.

Le train des dépressions qui se succèdent tous les 2 à 3 jours le long de cette côte sud-est de la Péninsule de l’Alaska : Un petit coup de calme, un coup de vent d’est (dans le nez) et un coup de sud-ouest (dans les fesses), au fond ici en matière de navigation, à défaut de belles portes, tout est affaire de fenêtres. Et quand elle s’ouvre, il ne faut pas les manquer, les associer même vu la distance des étapes à parcourir.

Comme il n’est évidemment pas question de remonter au près le détroit de Shelikov (entre l’île de Kodiak et la Péninsule), et que les vents d’ouest ne durent que 24 heures à peine, on regroupe vents d’ouest et période calme, alourdissant de plus en plus le compte des heures moteur. Mais nous avions été avertis, dans cette région des Aléoutiennes, c’est souvent trop ou trop peu. On encaisse donc les claques à l’abri et enchaînons les « risées Volvo ». Bref vous nous avez compris, si vous voulez prendre votre pied à la barre, mettez plutôt le cap sur les Alizés que sur l’Alaska. Mais au moins c’est efficace, et sûr, si l’on suit attentivement l’évolution des bulletins météos locaux, nettement plus fiables que les fichiers grib qui ne tiennent pas compte des effets du relief (et ici ce n’est pas le relief qui manque !).

Il y a quand même de belles exceptions, comme la nuit dernière, ce long bord grand largue depuis Agripine Bay (magnifique mouillage où nous n’avons hélas pas pu rester plus longtemps de peur de manquer une de ces fameuses fenêtres) vers Geographic Harbor, terminé il va de soi au moteur, pour arriver juste à temps à l’abri avant que le vent d’est reprenne sa danse. Entrée magique au matin dans cette baie profonde, entourée de pics basaltiques. La force de ces paysages d’Alaska (comme d’Islande d’ailleurs), c’est d’être tout aussi magnifique sous le gris que sous le soleil. Et ce n’est pas les 2 ours (une mère et son petit) qui défilent sur la plage, à 100 mètres du mouillage qui viendront nous contredire. Car, j’oubliais de vous le dire, ici nous sommes au royaume de l’ours brun, du grizzli… et les sujets du roi ne manquent pas. Mais ça c’est une autre histoire…

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