(Par Sylvie)
Après des semaines de vagabondage entre « motu » et lagon, nous voici au village de Katiu : 250 habitants, deux « magasins » – si on peut appeler ça comme ça – et rien dedans. Si ce n’est quelques boites de conserve, un ou deux packs de poulet congelé, des canettes de Coca et d’Hinano (bière tahitienne) et des produits de nettoyage. Le frais ? Deux patates et des oignons.
Côté santé, on était bien mieux lotis dans notre vie de Robinson de lagons. Hop, un plongeon autour d’une patate de corail et le poisson perroquet arrivait directement dans notre assiette, en sashimi.
Un petit tour dans les cocoteraies du motu, quelques coups de machette bien placés et nous mangions une salade croquante et craquante de cœur de cocotier, en nous désaltérant d’eau de noix de coco, gaulée dans l’arbre. Nourriture et boissons hautement vitaminée et totalement garantie bio.
Le retour à la civilisation, fut-elle simple et frugale, signifie pour nous le retour au régime conserves. Enfin presque. Car les pêcheurs de Katiu nous ont très gentiment pourvus en poissons qu’ils vont chercher deux fois par jours, au fond les parcs (pièges) à poissons, judicieusement installés dans la passe, pour permettre au courant de rabattre le gibier nageant. Et puis, le vendredi, Léontine, femme de tête et de cœur, propose chez elle, à sa table d’hôtes, un excellent steak-frites. Qui constitua le repas d’anniversaire de Marc.
Petit à petit, nous nous intégrons à la petite communauté de Katiu. Je ne dis pas que les chiens (il y en a plein, partout) ne nous aboient plus contre quand nous passons près du territoire défendu, mais pour les humains, nous faisons désormais partie du paysage. Nous sommes allés à l’école montrer aux enfants, les animaux du grand Nord. Et nous nous apprêtons à mettre sur pied une soirée cinéma avec au programme le film « Quand le pôle perd le Nord ». De quoi refroidir un peu le climat des Tuamotu.
