Notre tournée des îles Marquises s’est achevée à Nuku Hiva, la plus grande et la plus peuplée de l’archipel. C’est là qu’est né Teiki, c’est là que vit son grand-père, tonton Riki, sa tribu et tout le clan Huukena qui doit bien englober la moitié des 2650 habitants de Taiohae, la capitale. Sans compter l’équipage de Chamade qui fait désormais partie de la famille.


Teiki est de retour au pays. Pas seulement pour revoir les siens, mais pour mener son combat pour maintenir vivante la culture marquisienne. A travers le tatouage et sa portée symbolique (il a écrit un dictionnaire du tatouage marquisien), à travers les chants, les danses traditionnelles et surtout, la langue.


Teiki, se désole d’entendre les parents de Taiohae s’adresser à leurs enfants en français. Il veut que les jeunes puissent aussi s’exprimer dans la langue de leurs ancêtres et rester en contact avec leurs racines. C’est pour cela qu’il s’est lancé dans un travail d’ethnologue.

A Hiva Oa, à Fatu Hiva à Ua Po, à Tahuata, dans chacune des cinq îles qu’il a visité ( parfois pour la première fois) avec nous, il est allé rencontrer des « anciens », pour récolter leurs souvenirs, s’informer sur les différents dialectes marquisiens (chaque île a le sien), les écouter raconter les traditions de leur vallée, de leur famille, bref pour rassembler les morceaux du puzzle de la culture marquisienne, longtemps gommée par les missionnaires. Ce qui ne l’empêche pas d’être un bon catholique.


Des vallées les plus reculées à la messe du dimanche, en passant par le salon du livre de Taiohae, partout nous l’avons suivi, caméra, micro et appareil photo au poing.

Pour lui, comme pour nous, les rencontres que nous faisons sont riches, toujours empreintes de gentillesse et de générosité et de chaleur (dans tous les sens du terme).

Nous travaillons dur, mais nous prenons aussi le temps de la discussion et du partage, toujours en famille. A l’ombre des terrasses fleuries, autour d’un repas ou d’un pique-nique sur la plage d’Anaho, que l’on atteint après une bonne heure de marche, plutôt pentue. Le Paradis, ça se mérite.
