Hokkaido Haïdas

(Par Sylvie)

Vous reprendrez bien un petit rab sur les Haïdas ?
Allez, je vous en remets une couche, rapido, parce que, figurez vous, que ce sont les Haïdas qui ont inventé le mobil home. Si, si, je vous assure. Ils fixaient les grandes planches qui formaient les murs de  leur maison, de telle façon qu’à chaque changement de saison – heureusement pour eux, ils n’en comptaient que deux – , hop, ils enlevaient les planches et les transportaient, à bras, dans leur  résidence d’été, puis d’hiver, ne laissant sur place que les énormes madriers de la charpente.

D’autre part, ils avaient développé une stratégie qui permettrait de résoudre  en deux coups de cuillère à pot, la crise du logement à Genève et sur tout l’Arc Lémanique. Une  maison, ils la construisaient en un seul jour, pour empêcher les mauvais esprits vivant sous terre, de  venir s’infiltrer dans  la nouvelle demeure, au demeurant  déjà surpeuplée. Alors ni une ni deux, toute la smala, les cousins, les alliés, l’ensemble du village et, en particulier les esclaves devaient s’y mettre, fissa. Et ce n’était pas des maisons en préfabriqués que tu transportes sur le toit de ton pick-up ! En gros, voilà comment c’était une maison haïda.

Vous remarquerez, les trois mâts, devant la maison. En fait, il y en avait trois sortes : les mâts funéraires, les mâts honorifiques (à la mémoire de…) et les mâts de façade des maisons.  L’histoire et la magnificence de chacun d’entre eux variaient selon que tu étais chef du village, chef de clan, ou plus modestement chef de famille.

Si on représentait une personne humaine, la tête en bas c’est qu’il était arrivé malheur au chef. Il avait fauté, il avait perdu son honneur ou il avait été tué, ce qui revient au même.  Monsieur tout le monde, lui, avait juste droit à un poteau non sculpté.

Les mâts funéraires devaient être construits en un an par le successeur du chef , avec sculpté
dessus, tout le pedigree du défunt et tout en haut, la boîte dans laquelle il allait reposer, couché en chien de fusil, lui qui dormait depuis sa mort dans une cabane funéraire, plus ou moins momifié et embaumé.  A l’abri des mauvais esprits sous-terrain.

Si le successeur ne parvenait pas à livrer le mât mortuaire, dans les délais, il était d’office écarté du pouvoir, au profit d’un autre parent qui devait reprendre la tâche à zéro.

Et tant pis pour lui si, adolescent,  il avait gaspillé sa jeunesse et ses neurones à apprendre par cœur, jour après jour, l’histoire ancestrale (donc sans fin) d clan ou de la famille qui le destinait à la charge de patron. Faute d’écriture, il fallait avoir bonne mémoire pour grimper les échelons de la hiérarchie.

Pour les Haïdas, tout animal était un être humain surnaturel.  Nous en avons croisé un, au gabarit quasi humain  sous ces latitudes, qui avait dû s s’empiffrer de façon surhumaine de Mac fisches, sur les rivages du coin.

Attention : les Haïdas ne se réincarnent qu’en bipèdes haïdas. Donc pas de confusion, s’il vous plaît avec un plantigrade, dû-il y avoir quelques phénomènes de mimétisme.

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