Le Taporo VIII ou la balance des paiements en direct

Agitation au milieu de la nuit sur le quai de Makemo avec l’arrivée de la « goélette » Taporo VIII, en fait l’un des cargos qui ravitaillent les
îles, mais qui ont gardé du temps de la marine à voile le nom de goélette.
Le Taporo VIII qui grâce au balisage lumineux peut franchir la passe durant l’étale de courant de la nuit. L’arrivée de la goélette, tous les quinze jours environ (3 voire 4 semaines dans certains atolls), est toujours un événement et les villageois se pressent sur le quai pour assister au débarquement de la marchandise. Il y a bien sûr la nourriture congelée qui arrive dans un container frigorifique, mais aussi l’essence, le diesel pour le générateur et tous les matériaux de construction ou les biens de consommation commandés à Papeete.

Il faudra entre 5 et 6 heures pour procéder au déchargement, et à peine une heure pour le chargement.
Rien de tel en effet que d’observer l’activité du quai et le volume de marchandises pour mesurer la dépendance économique de ces atolls.
Rapide évaluation  de la balance commerciale de ce lundi de juin :
« Importations »:
Environ 6000 litres d’essence, 5000 litres de diesel, 3 palettes de faïences pour l’école en construction, 3 à 4 palettes de bois de construction, 500 kilos de poulet ou viande congelée, 2 à 300 kilos de fruits et légumes se conservant comme les pommes, les oranges, les pamplemousses, les patates ou les choux… (le plus fragile vient en avion
1x par semaine), un compresseur diesel, une machine pour une exploitation perlière etc… : en gros au minimum 1’500’000 PF (15’000 CHF)

« Exportations » :
Une centaine de sacs de coprah de 25 kilos, soit environ 350’000 FP (3500 CHF). Il y a aussi le poisson qui repart congelé, soit par avion soit par bateau à 130 FP le kg, soit environ 1000 FP par semaine, auquel il faudrait ajouter les revenus des perles de cultures, mais là c’est un peu la bouteille à encre, et à Makemo en tout cas, il ne reste que 2 fermes en exploitation)
Une estimation très approximative mais qui montre bien que sans les subventions, les salaires de fonctionnaires et les dépenses d’infrastructure payées par le « Pays » et la France, il ne resterait plus grand monde dans les Tuamotu.
Mais ainsi va la vie dans ces îles du bout du monde…

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